#Tina Arena

Tiny Madonna C’est au sein d’une famille sicilienne établie en Australie que naît Filippina Arena, le 1er novembre 1967, dans la ville de Moonee Ponds en banlieue de Melbourne. Parlant italien à la maison, elle ne commence à maîtriser l’anglais qu’à l’âge de cinq ans. Cela ne l’empêche pas de faire rapidement des progrès, et d’apprendre par cœur les paroles des chansons qu’écoute sa sœur aînée. A l’occasion de quelques fêtes familiales, la petite « Pina » se met à pousser la chansonnette, et découvre qu’elle a un beau brin de voix. Devant les encouragements reçus de toutes part, la jeunette ne tarde pas à voir loin, et harcèle sa mère pour obtenir la permission de s’inscrire à un casting télévisé. L’acharnement de Pina finit par payer et, à l’âge de sept ans, la petite fille fait ses débuts devant les caméras, dans l’émission hebdomadaire Young Talent Time, destinée comme son titre l’indique à faire découvrir des jeunes artistes. Le succès de la petite sicilienne est tel qu’elle se voit rappelée à l’antenne, et devient une invitée régulière de l’émission, alors suivie par environ six millions d’australiens. Pina – rebaptisée Tina pour d’évidentes raisons esthétiques, et affublée du sobriquet de « Tiny Tina », soit « la p’tite Tina » – se voit promue enfant-star et, avec un garçon également habitué de l’émission, enregistre un premier album, Tiny Tina and Little John. Le succès de Tina aurait pu ne durer que ce que vivent les roses, mais la voix de la jeune fille continue avec les années de tenir la route : elle décroche en outre suffisamment de contacts dans les milieux du show-biz pour pérenniser sa Présence sur les scènes australiennes. A l’âge de Quinze ans, Tina, qui n’a plus grand-chose de « Tiny », cesse de se produire dans Young Talent Time : mais, si elle disparaît du petit écran et du champ de vision du grand public australien, la jeune fille n’en quitte pas pour autant les planches, se produisant en solo ou au sein de diverses troupes dans de nombreux clubs, ainsi que dans des comédies musicales. Loin de disparaître dans le grand néant des ex-enfants-stars, Tina Arena devient une professionnelle chevronnée du spectacle. Cependant, sa carrière est désormais celle d’une chanteuse parmi d’autres, travaillant avec régularité mais loin des feux de la rampe. En 1985, le single « Turn Up The Beat » n’intéresse guère le public australien. Mais, trois ans plus tard, se présente une occasion dont l’artiste elle-même n’envisage pas qu’elle puisse être en or : pour le compte d’un label suédois, Bozz of Electra, Tina enregistre la chanson « I Need Your Body », sur un registre proche de celui des artistes europop comme Sandra, Samantha Fox ou Ivana Spagna. Transformée en ersatz de Madonna période « Material Girl », Tina Arena feule et se déhanche dans un vidéo-clip à l’esthétique eighties particulièrement kitsch, accompagnant une chanson dans le vent qui remporte un succès non négligeable en Scandinavie. Mais ce qui aurait pu n’être qu’un péché de jeunesse destiné à l’export de la chanteuse australienne va constituer son ticket pour le succès, sur sa terre natale : réimporté deux ans plus tard en Australie, « I Need Your Body » escalade les hit-parades. L’album Strong as steel suit quelques mois plus tard, dans l’espoir de parachever le lancement de Tina Arena comme nouvelle idole des jeunes. Le Masque de Zorrette Mais Tina Arena, qui a entretemps séjourné aux Etats-Unis pour se former à l’écriture de chansons, ne se sent guère à l’aise dans son rôle de sous-Madonna des Antipodes. Elle considère, avec une certaine lucidité, sa production musicale comme un peu trop limitée et marquée par son temps. L’album suivant, Don’t Ask, marque une évolution notable pour la chanteuse, qui s’affirme en interprète pop au registre bien plus étendu que ne le laissaient supposer les ahanements de « I Need your body » : sorti à la fin 1994, le disque voit son succès prendre des proportions étonnantes tout au long de l’année suivante, jusqu’à constituer le plus gros succès de 1995 en Australie, où il s’écoule à plus de 700 000 exemplaires. Si le succès est plus discret dans les autres pays, Tina Arena est désormais une vedette de premier plan sur sa terre natale, et commence à être reconnue en Europe. En 1997, l’album In Deep lui permet tout à la fois de poursuivre son évolution artistique, de cimenter son succès australien et de se faire connaître du public de nouveaux pays, comme la France. Conçu comme un album très « international », In Deep est notamment porté par le succès du single vedette « Burn », également enregistré en italien (« Ti Voglio qui ») et en espagnol. Les premières tentatives pour lancer la chanteuse australienne sur le marché nord-américain ne sont pas de gros succès, jusqu’à une belle occasion hollywoodienne : en 1998, Tina Arena interprète en duo avec Marc Anthony la chanson du film La Marque de Zorro, une ballade romantique qui porte le titre éreintant de « I Want to Spend My Life Time Loving You ». Plus que permettre à Tina de passer toute sa vie à aimer un bel hidalgo masqué, la chanson l’aide à se faire entendre des publics américain et européen : le titre est notamment très apprécié en France, où son interprète féminine est immédiatement associée à « la chanson de Zorro ». Tina Arena fait en outre la connaissance du parolier Robert Goldman, frère de Jean-Jacques Goldman et auteur-compositeur qui lui propose la chanson « Aller plus haut ». Non-francophone patentée, l’australienne est intimidée à l’idée de chanter dans la langue de Molière mais finit par se laisser convaincre, et ne peut que s’en féliciter. Chantée dans un délicieux français « yaourt », « Aller plus haut » (prononcer « Wallaypluwooooh »), dont GOLDMAN signe le texte de son pseudonyme de J. Kapler, est un véritable triomphe en France et en Belgique, faisant de Tina Arena une vedette de premier plan en francophonie. C’est également en France que la chanteuse, récemment divorcée de son mari-manager Ralph Carr, trouve l’équilibre sentimental, en entamant une relation avec le parolier français Vincent Hare, bien qu’aucun des deux ne parle la langue de l’autre. Sa vie personnelle encourage Tina Arena à poursuivre sa carrière hexagonale… et à apprendre le français, langue qu’elle trouve particulièrement ardue. Mêlant dans ses albums chansons en anglais et en français, elle finit en 2005 par enregistrer un premier album entièrement en français, Un autre univers. Etablie à Londres, l’australienne poursuit désormais de front une double carrière européenne et océanienne, alternant ses passages en studio avec des prestations dans des comédies musicales : on la voit ainsi au fil des années dans les versions britanniques de Notre-Dame de Paris (où elle tient le rôle d’Esmeralda) et Chicago. La carrière européenne et scénique de Tina Arena est une bouée de sauvetage bienvenue pour l’australienne car entretemps, son label Columbia Records, insatisfait des résultats commerciaux de l’album Just me, met un terme à son contrat en 2004. Un calcul à courte vue de la part du studio, car Tina Arena, finançant de sa poche l’enregistrement de l’album de reprises Songs of Love & Loss, parvient en 2007 à se relancer en Australie : distribué par son nouveau label EMI, l’album devient Disque de Platine dans le pays natal de la chanteuse. Un pied sur chaque continent, Tina Arena continue d’engranger de jolis succès sur scène et en studio, aussi bien avec Songs of Love & Loss qu’avec l’opus français 7 vies et son single « Entends-tu le monde ? » (2008). En novembre 2008 sort un nouvel album anglophone, Songs of Love & Loss 2, qui se classe d’emblée Disque d’Or en Australie. En Star mondialisée, Tina Arena n’en a pas fini avec ses vocalises.


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